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mardi 4 novembre 2014

Le commencement d’un monde par Jean-Claude GUILLEBAUD









                                        LIEN POUR VISIONNER LA CONFÉRENCE:

 

 

mardi 5 août 2014

« L’AUTORITE : QU’EST-CE QU’UN CHEF ? »






« L’AUTORITE : QU’EST-CE QU’UN CHEF ? »

par Robert DAMIEN, Professeur Emérite des Universités à Paris Nanterre


RESUME A PARTIR DE PRISES DE NOTES

 CONFERENCE PUBLIQUE CERCLE CONDORCET

BOURG-EN-BRESSE 17 JUIN 2014





Cette Conférence organisée par le Cercle Condorcet de Bourg-en-Bresse avec le conférencier Robert DAMIEN et Gérard IMBERT, a été  relayée pour l'information par la Municipalité de Bourg-en-Bresse à travers son bulletin «C’est à Bourg». Elle a rencontré une grande participation et l’intérêt d’un public nombreux. Par un exposé clair, accessible et cohérent, Robert DAMIEN a étayé son sujet. Il est prétentieux de vouloir écrire un petit résumé à partir de prises de notes. Mais, deux raisons nous incitent à le faire. La première est l’intérêt du sujet exposé, l’acuité de son enjeu social et sociétal complexe, et les approfondissements qu’a suscité l’intervention. La seconde est que le Cercle Condorcet de Bourg-en-Bresse a dans sa pratique coutumière d’apporter dans l’espace social le fruit de ses travaux fondés sur les valeurs humanistes, la raison et la pensée critique.

Ce résumé, nécessairement incomplet, sera utile pour diffuser et aussi «faire mémoire» de la conférence de Robert DAMIEN, grâce à notre site Internet http://lecerclecondorcetdebourgenbresse.blogspot.fr/.

Tous nos travaux sont mis à disposition des citoyens dans l’espace public à travers nos conférences publiques, nos bulletins imprimés et notre site internet. C’est un point important de notre activité à Bourg pour favoriser la citoyenneté, la liberté, la laïcité dans l’ouverture d’esprit attachée aux valeurs des droits de l’homme, à une démocratie vivante et continue qui exclut les extrémismes, les racismes, la xénophobie. 

Dans une société marquée par des bouleversements inédits et une complexité durable, les Cercles Condorcet tentent, à leur petite échelle et sans prétention à détenir la vérité, d’éclairer cette question : comment vivre l’humanisme aujourd’hui ?


Les membres du Cercle Condorcet de Bourg










Introduction

Robert DAMIEN est un homme originaire de notre terroir bressan. Après avoir salué la mémoire de ses amis J.J Coltice et Marc De Antoni, ce dernier parmi les Co-fondateurs du Cercle Condorcet de Bourg, il introduit le sujet de la conférence en soulignant qu’il s’agit d’un sujet délicat  car la question est relative et confondue au pouvoir. Et celui-ci soulève deux problèmes :
            - La jouissance de l’autorité qui porte à la tentation arbitraire.
            - La dérision de l’autorité qui renvoie à l’expression populaire «il se prend pour un chef», donc à la dénégation du chef. Et aussi ce pis aller «je ne suis pas un chef, mais puisqu’il en faut un »...

La démocratie se définirait comme : pas besoin de chef. S’il en faut, comment les limiter, les renverser, car en démocratie, l’autorité peut se récuser.  Ce qui soulève aussi une autre question. De quel droit une personne impose à l’autre d’obéir à un ordre (i.e : l’étymologie «obéir» veut dire écouter)?  Quelle est la légitimité de l’obéissance ? D’où aussi comment la renverser, la contrôler ? C'est un principe qui est fondamental, un invariant sociologique : il n’y a pas de société sans autorité, sans hiérarchie (étymologie : commencement sacré)

Définition

Autorité vient du latin «auctoritas», qui augmente, nous fait grandir, nous élève, nous accroît. L’être humain est un avorton qui est destiné à s’accroître. La finalité, s’est de reconnaître à travers l’autre, le principe que j’accepte d’être «élevé». La mauvaise autorité  c'est celle qui nous  amoindrit, nous abaisse, nous humilie (humus : terre), nous fait «rentrer sous terre», et conduit à la perte de la liberté. Quels sont donc les liens et les lieux par lesquels je deviens plus et mieux, en expansion ?

            Exigences dans l’exercice du rapport à l’autorité

Tout d'abord l’autorité s’exerce en trois temps : le départ, la continuité et l’achèvement. Commencer, inaugurer, donner le départ, entraîner. Puis continuer, jusqu'au bout, à bonne fin, à bon port (aborder). Enfin achever, aller au but ; le chef va jusqu’au bout, mène à la fin. Et la grande difficulté c’est de continuer encore, d’aller jusqu’au bout. Mauvais chef celui qui est incapable de mener jusqu'au bout de ses propres fins.
Trois conditions sont requises dans les qualités d’exercice de l’autorité. La première répond de l’«intelligence instruite», documentée (du latin docere : enseigner), de la compétence.  La seconde est de l’ordre du « discernement » compris dans le sens de l’œil aigu, le moment judicieux, pratiquer la justesse, séparer l’essentiel de l’accessoire. La troisième condition est celle de la «continuité conséquente» : le bon chef veut les conséquences de son choix. Le mauvais chef dit : «J'ai décidé cela mais je n'ai pas voulu çà» . Assumer les conséquences de son choix et donc être capable de réviser ses objectifs. Le mauvais chef ne répond pas de ses choix, il est  «inconséquent». Mais il y a une difficulté à assumer ces trois éléments ensemble ici et maintenant.

            Les réquisits de l’autorité

Un premier réquisit de l’autorité est celui de «l’excentricité centrale» : être dedans et dehors, poursuivre l'unité de synthèse, n’appartenir à personne, ne pas se faire accaparer, circuler dans tout le groupe, parler à toutes les parties sans faire partie d'aucune.

Le second est «la sociabilité dialogique». L'autorité «en soi» n'existe pas. C'est tout un système de relation où l'on est capable de questionner et d'être questionné. L'autorité est toujours à l’épreuve, doit faire ses preuves. Ce n'est pas un « être », mais un « avoir », une action pratique laissant possibilité pour l'autre ; tout chef a un chef ; même le chef suprême est interpellé. Là où l’autre ne peut pas se retirer, il n’y a pas de démocratie. Toute décision doit être soumise à la règle du «répondre de». Toute autorité doit rendre raison publique, accepter la question du « pourquoi ». Le chef doit toujours être en position de répondre de ses décisions, aller jusqu'au bout avec opportunité (opportunitas : mener à bon port).

Le troisième réquisit est celui de la «rationalité stratégique de l'action». Il n'y a pas d'autorité toute seule ; c'est toujours un système de relations. Déterminer les fins, en payer le prix, faire usage de la raison car tout être humain est capable de comprendre. Cela implique un calcul ici et maintenant, compte tenu de la situation, dans le concret (concretus : croître ensemble)

Le quatrième réquisit est celui de «l’est-éthique» ou esthétique. C'est un exercice corporel ;  un chef à la hauteur, çà requiert une tenue, une façon de se mouvoir, qui nous émeut (movere : mettre en action) , nous promeut, nous fait aller plus loin, en toute conscience.     Par un style, une éloquence enthousiasmante, du tonus, de la tonalité, de la bonne tenue. Cela requiert une incarnation ( qui remue la carcasse, qui la domine), un style qui nous met à la hauteur. Le langage de l'autorité est symbolique. Le corps privé devient corps public. Il y a crise de l'autorité quand il n'y a pas de présence. C'est une question de style, de ton éloquent, mais pas grandiloquent, pas technocratique ; c'est une question d'écriture, de littérature ; c'est une question de charisme.

Les matrices de l’autorité

«On ne croît pas sans croire». Il y a des liens et des lieux par lesquels s'est nourri et a profité la pensée occidentale. Ce sont les quatre matrices de l’histoire philosophique occidentale de l’autorité.

           
            La matrice grecque : la magnanimité

Elle  a été abordée par Platon, puis par Aristote qui a posé l’autorité comme la recherche du «bien» et du «vrai», pour faire devenir plus grand les autres. Magnanimité : l'autorité naturelle du grand, qui est à la hauteur du bien, qui irradie et fait devenir grands les autres.
«La prudence est de toutes les vertus la seule qui soit propre à un gouvernant». Cette raison directrice est inspiratrice de la vertu politique du chef, vertueux suprêmement en ce qu’il guide par amitié et justice les autres vers leurs propres fins. Comment dès lors conseiller, guider, conduire ces natures qui échappent à leur finalité ? Quel langage tenir à ces êtres qui introduisent distorsion et désordre dans leur nature, la déforment et se laissent dominer par la matière passionnelle de leur désirs, acquièrent des habitudes et deviennent inaccessibles aux raisonnements ? » (In, «Eloge de l’autorité. Généalogie d’une (dé)raison politique», Robert DAMIEN, Ed. Armand Colin, page 179-180).

            La matrice romaine : l’auctoritas

Liée à la Rome antique,l'«auctoritas» nous renvoie à l'auctor, l'auteur qui nous ex-hausse, nous met à la hauteur, et qui exauce notre souhait de devenir grand. Mais il y eut crise de l'imperium (la puissance). Car l'imperium avait trois sources : la lignée des ancêtres (les patriciens, de pater, le père, membres de l’aristocratie de la Rome antique) ; les sénateurs ( de senex : vieux) qui ont le droit de conseil ( ce sont des « monuments ambulants » car il avertissent -: monere= avertir – ils préviennent d'où nous venons, font mémoire et fonction de rappel) ; et la virtus (= virilité) c-à-d la virilité victorieuse incarnée par le gagnant de la guerre.  Le conflit dans « l'imperium » de la Rome ancienne est résolu par Octave qui prend le nom d'Auguste ( du nom du mois des récoltes, le mois matriciel où la culture prend le pas sur la nature) et s'arroge le droit de « dicter » la parole ( c'est le premier dictateur). Mais dans la suite, les dictateurs se montrent incapables de suivre les « consilii », les conseils.
«Le chef stratège, par son intelligence instruite, dans la douceur d’une érudition préparatrice, éclaire les ombres, arrondit les angles, efface les aspérités brutales des préconisations. Sans édulcoration des rudesses de l’entreprise pratique, il prend le temps de réfléchir face aux choses cachées sans fléchir d’effroi devant ce que son regard délivre de forces manifestes, pour juger (judicium) de son dessein et décider (imperium) en tirant les conséquences. Il se rend docte en écartant l’onctuosité sucrée des flatteurs. Prudent, il met les formes pour mieux tisser les acquisitions de son apprentissage et bien conduire les mises en action ...» (op. cit. page 192)

            La matrice chrétienne

Pas de confiance dans le libre arbitre de l'homme. L'homme est la cause du mal. Par son premier acte, une bêtise peccamineuse , il devient faillible, infidèle et ne peut être le dictateur de la Création. Le souffle vient d'avant, il est en ligne directe avec le texte de Dieu, l'ordre de la Création. Donc, il faut aller chercher une solution hors l’humanité avec Dieu, qui est le souffle premier de la Création. Il faut donc prier. Et ceux qui prient font mourir l’humanité peccamineuse en eux. Le religieux monastique  est le modèle supérieur qui conduit à sortir des limites de la nature humaine. Les moines «eux seuls s’extraient des attractions du désir, des aimantations de l’orgueil, des poussées érotiques de la passion par les  «intendo» majuscules du ravissement eucharistique. Ils vivent ici bas la vie de l’au-delà. ( ...) L’Eglise dès lors infaillible et indéfectible, perpétuelle et universelle incarne le monopole intangible de l’autorité» (op. cit. Page 214).
L'Eglise, institution, est le lieu des liens avec l'absolu divin. Les églises, bâtiments, rassemblent tous les fidèles, commandants et commandés.
Mais le problème survient par la suite, car il y a plusieurs interprétations des textes, plusieurs églises, plusieurs bibles  et textes divins ; quel est le bon, comment discriminer ?   

            La matrice de la rationalité et de la raison                                                                                                                                                                                                                                                               

Après l’apport de la pensée de Dante qui faute de temps n‘a pas été développée, le siècle des Lumières va apporter une évolution essentielle de la pensée avec la rationalité. Elle se rapporte au calcul, au savoir, à la connaissance comme base de l’autorité. La philosophie du siècle des «Lumières» est marquée au départ par la pensée de Descartes qui réintroduira la raison dans la théologie. Ce croisement raison/théologie le conduit à démontrer théologiquement l’existence de Dieu. Par la suite, une crise de la rationalité est portée par la pensée philosophique et métaphysique. C’est Kant avec la «critique de la raison pure» qui va déplacer la raison cartésienne et ouvrir un nouvel espace essentiel : il n’y a pas de science de Dieu. La pensée de Kant décrypte «la raison» en trois points essentiels :

                        - le cogito ou la connaissance qui sont liés au savoir.
                        - la liberté qui s’articule avec la pensée et ses concepts.
                        - le jugement qui implique l’échec, la possibilité de se tromper.

«L’ordre rationnel de la nature en tant qu’elle respecte des lois nécessaires d’enchaînement causal ne vient pas des choses elles-mêmes dont nous ne savons rien et dont nous ne pourrons jamais rien savoir, mais de notre entendement qui constitue l’ordre de la nature : «l’entendement ne puise pas ses lois a priori dans la nature mais les lui prescrit». Pour connaître donc les principes de l’ordre et éviter tout désordre, il suffit d’examiner le fonctionnement de la raison qui en est la seule source. Mais ce faisant, Kant met à jour un paradoxe tragique (...). L’homme poussé par son instinct métaphysique utilise la raison pour répondre aux questions insolubles des fondements premiers de notre confiance rationnelle. Elle déraisonne nécessairement car ni Dieu, ni l’âme, ni la liberté ne peuvent être objet phénoménal d’expérience dans l’espace-temps et échappent à toute catégorisation conceptuelle.  (...) A qui se fier si la raison de l’ordre génère par son propre développement le désordre de la raison ? Pour retrouver confiance elle devra admettre sa limitation. (...)» (op. cit. pages 265-266). 

A travers une critique de la raison pure et de ses dérives dans la déraison, Kant réintroduit que «l’ordre de la foi indémontrable est pourtant nécessaire à la raison pratique (...) Il faut à nouveau sortir de l’ordre de la raison pour fonder un ordre de l’ordre qui assure la confiance en son ordre et légitime son autorité» (op. cit. page 267). Il y a donc une foi rationnelle mais pas de démonstration de Dieu.

Aux apports de Kant, Gaston Bachelard apportera une ouverture fondée sur l’apport des mathématiques, de la loi de la relativité et de la physique newtonienne : pour un même objet de travail, il y a plusieurs vérités, plusieurs rationalités. Bachelard est «le seul philosophe moderne à avoir affronté la question de la pluralité des vérités relatives et des raisons multiples». Ce qui «oblige à construire l’autorité d’un nouvel esprit politique » (op. cit. page 268).

Fort de la mémoire et de l’histoire de l’humanité, le présent nous donne la singularité des apports qui traversent les grandes périodes de la préhistoire à ce début de troisième millénaire. La raison a été explorée par l’homme grâce aux Lumières. Les sciences et la philosophie nous ont éclairés sur le fait que l’homme n’est pas que raison. L’homme est aussi désir, émotion. Et c’est cela qui le met en mouvement. La sensibilité, l’émotion, l’esthétique. Les hommes sont capables de s’aimer ou de se haïr. Ce qui implique une des raisons de la crise de la rationalité.

Cette rationalité est conduite par l’intérêt égoïste du gain. Le calcul froid de l’intérêt. C’est avec cet intérêt qu’il faut construire un ordre social. Des philosophes du XIXème ont proposé une «organisation sociale». De son côté Karl Marx hérite de la théorie de la plus-value de Proudon (ensemble nous produisons plus qu'à la queue leu leu) ; mais il constate que le capitalisme accapare la plus-value. Dans sa critique du capitalisme, il  a été incapable de penser la spécificité de l'Etat et de l’ordre politique – il rêve d’une société sans Etat - et la spécificité religieuse (ce qui relie les hommes entre eux). D'où la tragédie meurtrière du stalinisme.

Aujourd'hui ces quatre matrices - agora et magnanimité, auctoritas et imperium, absolu divin et foi,  rationalité des lumières et croyances - sont toujours présentes et s'interfèrent.

L’heure des vérités et le spectre de Machiavel

Il n’y a pas d’exercice de l’autorité sans la «raison d’Etat». Elle conduit à «faire le sacrifice d’une mutilation et passer sous les fourches caudines du mal nécessaire, de l’injustice féconde pour rétablir l’ordre d’une survie. Le spectre de Machiavel hante toute situation d’urgence et nous rappelle à l’ordre d’une raison d’Etat. Comment la démocratie peut-elle l’affronter sans renier les conditions même de sa légitimité ?(...) La pratique constitutive de l’homme politique qui le sépare du juge, du père, du saint ou du philosophe, c’est le coup d’Etat légitime, c’est à dire la capacité et le devoir d’affronter le moment tragique de l’extrême, assumer l’illégitimité fondatrice de légitimité» (op. cit. pages 430 et 434).
Un homme politique assume l’impopularité au nom de l’ordre supérieur de la nation, par exemple, Martin Luther King, et De Gaulle (sacrifice des harkis). Et des situations concrètes qui obligent parfois au sacrifice  «injuste» d’un seul pour sauver le plus grand nombre....

Pour donner force à son propos, Robert Damien conclut son exposé avec une citation de René CHAR. Elle éclaire l’autorité dans une situation concrète et tragique, un épisode de l’occupation nazie en France, qui place le commandant d’une unité de Résistants devant des SS qui vont fusiller un homme :

            «Horrible journée ! J’ai assisté, distant de quelque cent mètres, à l’exécution de B. Je n’avais qu’à presser la détente du fusil-mitrailleur et il pouvait être sauvé ! Nous étions sur les hauteurs dominant Céreste, des armes à faire les buissons et au moins égaux en nombre aux SS. Eux ignorant que nous étions là. Aux yeux qui imploraient partout autour de moi le signal d’ouvrir le feu, j’ai répondu non de la tête...Le soleil de juin glissait un froid polaire dans mes os.
            Il est tombé comme s’il ne distinguait pas ses bourreaux et si léger, il m’a semblé, que le moindre souffle de vent eût dû le soulever de terre.
            Je n’ai pas donné le signal parce que ce village devait être épargné à tout prix (ndlr : gras en italique dans le texte). Qu’est-ce qu’un village ? Un village pareil à un autre ? Peut-être l’a-t-il su, lui, à cet ultime instant ?»
Extrait de «Feuillets d’Hypnos», de René CHAR, La Pléïade Gallimard, strophe 138, page 208.

Résumé rédigé à partir de leurs notes par  Pierre Dussauge et Daniel Gautheret
avec la relecture de Marcel Houser






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Quatrième de couverture :

Comment s’exerce l’autorité ? Nous osons poser des questions incorrectes, philosophiquement dangereuses, politiquement inquiétantes. Pourquoi obéir et à qui ? De quel droit et au nom de quoi, quelqu’un peut-il commander à un autre et l’obliger à accomplir ce qu’il ne veut pas nécessairement accomplir de son plein gré ? Nous souhaitons affronter le problème de l’autorité par le biais plus radical d’une interrogation iconoclaste et mortifiante à la fois : pourquoi y-a-t-il des chefs ?
La philosophie au travers de plusieurs matrices de croissance, de confiance, de croyance, en a conçu la raison politique, analysé l’effectivité, critiqué les fâcheuses déviations, pour fonder l’augmentation légitime des êtres humains et féconder leur puissance commune pour atteindre le meilleur. Mais elle a aussi, à l’inverse, participé à la pathologie du chef adulé et divinisé d’une déraison politique. Elle a elle-même été coupable d’une fascination dégradante, entretenant la flamme qui la brûlera. Malheur au peuple qui a besoin...de chefs. Reste à savoir s’il peut s’en passer et lesquels il lui faut, comment les former, comment les remplacer et les contrôler démocratiquement ?

Professeur émérite de philosophie politique et éthique (Paris Ouest Nanterre), Robert Damien est l’auteur de nombreux essais philosophiques et politiques. A travers l’analyse du conflit entre la matrice biblique et al matrice bibliothécaire du savoir et du pouvoir, son travail cherche à construire une philosophie politique du conseil moderne et de l’autorité démocratique

Éditions ARMAND COLIN


mercredi 16 avril 2014